Pavillon de la France à l'exposition de l'Eau
Liège, Belgique, 1937
© FLC/ADAGP
INFOS PRATIQUES
Projet non réalisé
En août 1937, Le Corbusier fut convoqué devant le comité de l’Exposition de Liège et fut prié de soumettre son idée sur la conception d’ensemble de l’exposition.
Ses thèses trouvèrent un accueil chaleureux. La supervision de l’Exposition lui fut confiée, en principe… Mais le premier Ministre à Bruxelles opposa son véto. « Un Français ne devrait pas intervenir ici… »
Conception : Depuis les deux entrées, établir des niveaux divers qui donnent le « souffle » même de toute l’Exposition. La démonstration : « histoire de l’eau dans la nature et la civilisation humaine », au lieu d’être dispersée et morcelée dans des Palais nombreux, était rassemblée dans un type tout à fait nouveau de bâtiment : une nef infinie occupée par de rares poteaux supportant un plafond semi-souple, tendue comme une banne d’acier, et fournissant elle-même, par son dessin, les abondantes sources de lumière nécessaire. Fermé derrière et sur les côtés, le Palais ouvrait sur le paysage de la Meuse et les « terrils » dont les pyramides couronnent le plateau. L’Exposition se voyait du niveau, d’où l’on descendait dans les compartimentages, et d’où l’on voyait, par la « montagne coupée », le phénomène de l’eau (le Rhône, par exemple). Un lac servait de départ à une circulation aquatique, sur le bateau, à travers les démonstrations de l’Exposition.
Les autorités, les ministres avaient exprimé le désir que ces pavillons fussent confiés à Le Corbusier. Les « services », les hauts fonctionnaires en ont décidé autrement.
Dans l’idée de Le Corbusier et Pierre Jeanneret, les expositions de ces derniers temps sont tombées dans une architecture « en toc » cherchant à imiter la réalité des maisons ou des palais construits « en vrai ».
Leur idée est, au contraire, de reprendre plutôt la grande tradition des expositions universelles du XIXe siècle (fer et verre) et de créer des « lieux d’expositions » favorables à la visibilité, à la circulation et à une émotion architecturale venue de la franchise des solutions proposées. Tel était le projet présent, exécuté en tôle d’acier soudée à l’électricité.
Extrait de Le Corbusier et Pierre Jeanneret, Oeuvre complète, volume 3, 1934-19385