Pont Butin
Genève, Suisse, 1915
© FLC/ADAGP
Ce projet daté de 1915 doit son nom à David-Lucien Butin qui légua 1 million de francs à l’état suisse pour l’établissement d’un pont sur le Rhône à l’entrée de la commune de Vernier.
Le concours reçut soixante deux dossiers dont celui de Charles-Edouard Jeanneret et de Robert Maillart. Le programme prohibait l’usage de béton armé et de fer au profit de l’emploi de la pierre ; Le Corbusier évoque un pont géant de huit cents mètres de long. Initialement prévu pour le passage de trains franco-suisses, le tracé de la nouvelle gare lui ôta cet usage avant qu’il ne soit inauguré en 1927.
Le Corbusier indique avec ironie dans œuvre Complète que son projet fut écarté parce qu’il comportait trois arches au lieu des deux préconisées, alors que la réalisation finale en comptait également trois… La persistance de ce souvenir est d’autant plus amusante que l’on ne connaît qu’un unique plan pour ce projet.
Esquisse d’un projet soumis au concours ouvert à l’occasion de la construction de ce pont. Le programme interdisait l’emploi du béton armé ou du fer et exigeait l’emploi de la pierre. Il comportait une chaussée de 24 mètres de large au niveau supérieur et, au-dessous, le passage des trains franco-suisses sur deux lignes parallèles. Malgré l’obligation d’employer la pierre, la solution proposée était élégante, les grandes arches supportant le viaduc. étant largement évidées dans le milieu des pieds-droit. Ce projet fut écarté parce qu’il comportait trois arches. Mais, lors de la réalisation, ce fut un pont à trois arches qui fut construit !
Extrait de Le Corbusier et Pierre Jeanneret, Oeuvre complète, volume 1, 1910-1929