Maisons Jaoul
Neuilly-sur-Seine, France, 1951-1955
La commande
Le commanditaire de ce projet, André Jaoul, avait été en relation avec Le Corbusier dès 1937 pour la construction d’une maison de week-end qui n’a jamais été réalisée.
Il reprend contact en 1951 avec Le Corbusier pour un nouveau projet à destination de deux familles. Le projet est prévu sur une parcelle située rue de Longchamp à Neuilly-sur-Seine. Le Corbusier abandonne rapidement l’idée d’une maison unique et propose de construire deux maisons distinctes accolées dénommées maison A pour les parents et maison B pour les enfants.
Le projet
Après plusieurs propositions, Le Corbusier décide que la maison A sera construite parallèlement à la rue de Longchamp et que la maison B sera située en arrière perpendiculairement à la première maison.
Les maisons disposent d’un sous-sol commun avec un garage accessible de la rue par une rampe. Leur aménagement intérieur est similaire : le hall, la salle de séjour et la cuisine occupent le rez-de-chaussée ; les chambres et les salles de bain se situent aux 1er et 2ème étages.
Les façades sont constituées de murs en briques et bandeaux en béton brut, et les couvertures sont en voûtes dites « catalanes » en tuiles plates et toitures végétalisées. Le Corbusier applique le Modulor pour ces constructions en choisissant des travées de 2.66 m x 2.66 m et de 3.66 m. Les travaux se déroulent assez rapidement et la maison A est livrée en 1953. La construction de la seconde maison sera retardée par le décès d’André Jaoul. La livraison aura lieu fin 1955.
Le devenir des maisons
Les maisons sont habitées par les familles Jaoul jusqu’en 1987 puis revendues par Sotheby’s à un collectionneur et amateur d’architecture moderne. Elles seront ensuite de nouveau vendues en 2000 à deux sœurs et leurs familles.
Les maisons ont été conservées avec beaucoup de soin par la famille Jaoul dans leur état d’origine. Un premier chantier de restauration concernant les bétons extérieurs, l’étanchéité des terrasses, les menuiseries extérieures et la remise aux normes de la plomberie et de l’électricité a eu lieu en 1991. Il s’est déroulé sous la conduite de Jacques Michel, collaborateur de Le Corbusier, et grâce aux conseils de l’entrepreneur de maçonnerie de l’époque Salvatore Bertocchi. Tous deux avaient déjà travaillé sur le projet et le chantier d’origine.
Les façades et les toitures, inscrites au titre des monuments historiques, ont fait l’objet d’une récente campagne de restauration comprenant les façades en briques et en béton brut, les menuiseries extérieures et les étanchéités des terrasses.