5 et 6 décembre 2024 — Auditorium de la Faculté Loyola — 35 rue de Sèvres, Paris

Entrée libre — sans réservation ni inscription 

In Memoriam Jean-Louis Cohen

C’est le 18 septembre 1924 que Le Corbusier ouvre, avec son cousin Pierre Jeanneret, son atelier du 35 rue de Sèvres qui lui permet de mettre en œuvre de nouvelles façons de conduire sa carrière d’architecte. Si l’atelier peut de prime abord ressembler à une agence classique, il apparaît rapidement être beaucoup plus que cela et s’apparente à une sorte de start up ou d’incubateur, véritable lieu d’expérimentation de nouveaux projets mais aussi de conceptualisation théorique.

Il préfigure sur le plan structurel, organisationnel et conceptuel moins le modèle des très grandes agences mondiales (avec ces centaines d’architectes et dessinateurs) que celui d’une structure « à échelle humaine » œuvrant à concilier pratique et théorie dans le processus du projet. Le choix des collaborateurs est de ce point de vue essentiel. La condition de l’œuvre justifie pleinement l’ouverture internationale à de nombreuses nationalités faisant de chaque stagiaire ou collaborateur un interlocuteur privilégié pour contribuer, de son point de vue « culturel », à l’amélioration des dispositifs matériels et conceptuels retenus.

Le choix de Le Corbusier est donc celui de l’agence cosmopolite qui lui offre la capacité à penser la modernité comme projet mondial multi-dimensionnel dans ses attendus propres en matière de paix et de prospérité universelle d’inspiration kantienne.

Les Rencontres s’attacheront à comprendre les particularités de ce lieu, à en évoquer le fonctionnement, mais interrogera également le rôle joué par Le Corbusier dans l’élaboration et l’organisation de cet atelier, sans oublier son recrutement, la conduite des projets… Elles rendront compte de la vision corbuséenne de l’atelier comme microcosme et réappropriation du monde réel. Une attention particulière sera portée à la réversibilité permanente de l’agence entre atelier d’architecture et laboratoire d’idées comme en atteste du reste sa réorganisation dès son retour à Paris sous occupation allemande (constitution de l’ASCORAL en son sein) et son déploiement efficient après la seconde guerre mondiale pour répondre aux enjeux des défis posés par les nouveaux grands chantiers.

L’atelier du 35 rue de Sèvres, sera l’objet d’une étude menant du dedans au dehors, de l’envers et de l’endroit.