1917-1922 : « À nous deux Paris ! »
Le départ définitif pour Paris ne procède pas seulement d’un rejet de la Chaux-de-Fonds. Si le procès Schwob en est le déclencheur, son souhait de départ est lié à une amertume, celle de la neutralité Suisse dans le 1er conflit mondial. Le 14 février 1917, il écrit à ses parents « Nous sommes de sales neutres uniquement occupé à des affaires. Nous sommes les eunuques de la situation ».
Le 20 novembre 1914, il rappelait déjà à Auguste Perret : « je pense que si j’avais été à Paris, je serais parti au feu ». En février 1917, il s’installe donc définitivement à Paris pour tendre vers la résolution des problèmes, réservés après-guerre, à sa génération, pour participer pleinement au débat sur la reconstruction à venir. Après le dépôt du brevet pour la maison Dom-Ino, il entame une carrière d’architecte et d’industriel à travers ses fonctions et travaux au sein de la Société d’Entreprises Industrielles et d’Etudes (S.E.I.E,) et de la Société d’Applications du Béton Armé (SABA).
La fin de la guerre, et l’euphorie qui caractérise le début de l’après-guerre, place Jeanneret au cœur de la vie artistique parisienne. Il s’engage avec Amédée Ozenfant dans une collaboration esthétique et picturale. Un pied rive gauche dans le monde des arts, le second rive droite dans le monde de l’industrie, l’entrée de Jeanneret sur la scène parisienne est un plein succès.
La fondation avec son ami Ozenfant de la revue d’esthétique l’Esprit Nouveau lui offre l’opportunité de devenir et revendiquer à la fois le statut d’architecte, d’artiste, d’industriel et homme de lettres. Le succès d’estime de l’Esprit Nouveau est avéré et la revue se diffuse aux quatre coins du monde. Entre le Dôme et la Coupole, on finit par reconnaître son profil. Mais pour autant, la réussite financière n’est pas encore du rendez-vous. Ses ambitions entrepreneuriales de la briqueterie d’Alfortville se soldent par un échec ; l’usine est progressivement arrêtée à partir de décembre 1920, puis les ouvriers licenciés.
1917
- Emménagement 20 rue Jacob, dans le VIe arrondissement de Paris
- Construction du Château d’Eau de Podensac et la Cité ouvrière de Saint-Nicolas d’Aliermont
1918
- Charles-Édouard Jeanneret réalise sa première huile sur toile puriste, La Cheminée
- Le samedi 21 décembre est inaugurée sa première exposition de peintures puristes à Galerie Thomas
- Publication d’Après le Cubisme avec Amédée Ozenfant
1920
- Fondation de la revue L’Esprit Nouveau en collaboration avec Amédée Ozenfant et Paul Dermée
- Charles-Édouard Jeanneret prend le pseudonyme de Le Corbusier pour signer ses articles d’architecture dans L’Esprit Nouveau
1921
- Avec le peintre Amédée Ozenfant, Le Corbusier acquiert des œuvres, pour le compte de Raoul La Roche, à la vente Kahnweiler
- Exposition à la Galerie Druet de tableaux Jeanneret
- Voyage à Rome avec son ami Amédée Ozenfant
1922
- Début de la collaboration de Le Corbusier avec Pierre Jeanneret
- Rencontre avec Yvonne Gallis, sa future épouse
- Construction de la Maison-atelier Ozenfant et de la Villa Besnus
- Le Corbusier développe la Ville contemporaine de 3 millions d’habitants, la Maison Citrohan et les Immeubles Villas
- Exposition au Salon d’Automne