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Le Corbusier

Le Corbusier

Biographie

1961-1965 : Reconnaissance et héritage

Lors de la remise de la Gold Medal de l’institut des architectes américains, le 27 avril 1961, Le Corbusier déclarait : « Les grandes choses sont faites d’une multitude de petites, et les petites choses se succèdent sans fin chaque jour, du matin au soir… La vie quotidienne est faite de persévérance, courage, modestie et difficultés […] Les problèmes sont toujours devant nous… Les techniques changent de jour en jour… Le monde explose. Je vais aussi vous avouer quelque chose : je vis dans la peau d’un étudiant. »

Derrière cette formule, on mesure l’importance du travail, de la réflexion, de la reprise assidue et méthodique de ses projets mais aussi de sa volonté et sa perspicacité à s’inscrire dans le temps présent et futur. Après une année 1960 marquée par le décès de sa mère, Le Corbusier est un homme fragilisé. Sa sphère familiale est désormais réduite à son cousin Pierre et bien sûr à son frère Albert.

Obéissant encore et toujours au rythme soutenu de ses nombreux déplacements transcontinentaux, mais également au rythme inadapté d’un atelier aux nombres de collaborateurs très réduits, Le Corbusier accuse le coup et cède du terrain sur l’espace de la modernité architecturale. L’absence d’André Wogenscky parti voler de ses propres ailes ou l’éloignement géographique de Pierre Jeanneret, qui supervise la ville indienne de Chandigarh, privent l’atelier d’un chef d’agence rompu à la méthode et au style Le Corbusier, et ce malgré l’enthousiasme et l’énergie des « jeunes » de l’atelier que sont José Oubrerie, Guillaume Jullian de la Fuente, Robert Rebutato ou encore Alain Tavès.

Pourtant, si l’on met de côté quelques projets de circonstance, comme peut l’être celui prévu pour l’aménagement de la gare d’Orsay, Le Corbusier possède encore la capacité de répondre et surprendre formellement. Il dessine encore d’importants projets tels  le Carpenter Center à Cambridge ou le Pavillon d’exposition ZHLC (Maison de l’homme) à Zurich, déjà en ferment dans le Pavillon Nestlé de 1927. Il en est de même avec le projet Olivetti qui conserve encore les accents des débats du concept de civilisation machiniste. Ces dernières œuvres trouvent parfois leur source première au cœur de projets plus anciens, non réalisés et parfois même oubliés de la plupart des dessinateurs de l’atelier.

Hormis ses plans et archives qu’il continue de conserver précieusement, il reprend, depuis la fin des années cinquante, nombre de ses ouvrages pour les amender, corriger ou leur rendre l’actualité qu’ils méritent. Avec Mise au point et plus encore avec Voyage d’Orient (qui reprend son voyage initiatique de 1911) il vient clore cette longue circonvolution de voyageur qui lui permettait de poser un regard singulier sur le monde. Il applique une méthode analogue à sa peinture en se mobilisant sur des thèmes, motifs ou toiles des années vingt, trente, quarante ou cinquante.

Engagé dans une réflexion sur le futur de la société et ses évolutions, Le Corbusier, pense également à sa propre finitude. Il envisage et élabore ainsi la Fondation qui devra lui succéder et préserver la mémoire de son grand œuvre. Désormais seul, Le Corbusier doit donc garantir la mémoire de son œuvre.

Contre l’avis de son médecin, il se rend à Roquebrune-Cap-Martin en août. Le Corbusier décède le 27 août d’une crise cardiaque lors de sa baignade quotidienne dans la Méditerranée.


1961

  • Église Saint-Pierre de Firminy, croquis du 18 juin 1961 © FLC / ADAGP
  • Plan du Carpenter Center © FLC / ADAGP

1962

  • Le Corbusier - Musée national d'art moderne - 15 novembre 1962 - 14 janvier 1963
  • Exposition rétrospective au Musée national d’art moderne de Paris
  • Inauguration de l’Assemblée à Chandigarh

1963

  • Le Corbusier à Florence

1964

  • Le Corbusier à Venise
    © Agenzia Fotografica Industrial
  • Le Corbusier à Venise © Agenzia Fotografica Industrial

1965

  • Projet pour le Musée du XXème siècle à La Défense-Nanterre
  • Publication de Textes et dessins pour Ronchamp
  • Le 27 août Le Corbusier, lors de sa baignade quotidienne à la plage du Cabbé, il est victime d’une crise cardiaque dans la Méditerranée
  • Le 31 août le cortège funéraire quitte Menton ; après un passage par Firminy il s’arrête au Couvent de la Tourette pour que la dépouille de Le Corbusier soit veillée par les frères dominicains
  • Le 1er septembre  des obsèques nationales sont organisées dans la cour carrée du Louvre. À cette occasion André Malraux prononce une oraison funèbre
  • Le 3 septembre, l’urne funéraire de Le Corbusier rejoint celle de son épouse Yvonne dans leur tombe de Roquebrune-Cap-Martin.