S.C.A.N plant
La Rochelle-La Pallice, France, 1946
© FLC/ADAGP
L’usine de Port-Neuf (à mi-chemin entre La Pallice et la Rochelle), abritant la Société de Construction Aéronavale (SCAN), fondée et dirigée par Léon Douzille, vit le jour en 1939. Il s’agit d’une usine de construction et de réparation d’hydravions CAMS 37 (en partenariat avec la société Potez, spécialisée dans la construction aéronautique). Cette usine, en partie détruite par les bombardements de 1943, fut reconstruite suivant les plans des architectes H. Le Roy et Georges Letèlié, ancien prix de Rome. Le Corbusier intervint sur ce projet en qualité d’urbaniste et d’architecte en chef de la reconstruction de la zone La Rochelle-La Pallice. Désigné dès mai 1945 par le ministre de la Reconstruction et de l’urbanisme, Raoul Dautry, Le Corbusier fut informé de ce projet d’usine dès la mi-juin 1945. Il reçut Letèlié le 16 novembre de la même année pour cerner le projet et la mission qui lui incombaient. Le Corbusier prit son rôle très à cœur et vérifia avec soin le bien fondé de l’implantation de l’usine. La définition du projet et la localisation précise du site furent des points délicats et lents à régler mais bénéficièrent finalement de l’appui de Le Corbusier auprès du ministère de la reconstruction. Ce projet fut traité parallèlement au projet d’urbanisme de la région La Rochelle-La Pallice, dirigé par Le Corbusier et son Atelier. Inévitablement cela brida les ambitions d’extension de Léon Douzille qui dût inscrire son usine dans un canevas urbanistique voulu par Le Corbusier. Le suivi des travaux fut assuré par André Wogenscky, en qualité de Chef d’atelier, et Jerzy Soltan. En définitive ce projet réalisé connut une avancée en direction de l’océan de près de cent mètres.
Dans des courriers datés du 19 et du 26 avril 1946, Le Corbusier se permit également de conseiller un réaménagement de la façade du hall de montage pour lequel il prescrivit également l’usage de la couleur blanche en remplacement du jaune, du rose et du gris.
Quelques années plus tard, entre 1950 et 1952, Le Corbusier contacta à différentes reprises l’usine SCAN (reconvertie dès 1948 dans les fabrications métalliques en alliages légers) afin d’obtenir les devis ou les fournitures dont il avait besoin : pour du mobilier destiné à l’usine Claude et Duval à Saint-Dié, pour la menuiserie d’aluminium de l’Unité d’habitation de Marseille ou encore pour le brise-soleil de la terrasse de l’immeuble de la rue Nungesser et Coli.