Urban planning
Vézelay, France, 1940
© FLC/ADAGP
Dès l’année 1936, Le Corbusier et son épouse Yvonne fréquentèrent Vézelay. Par l’entremise de son ami Jean Badovici, son épouse et lui-même en feront un lieu d’accueil entre 1939 et 1941. C’est sans doute une des raisons pour laquelle cette région retint l’attention de Le Corbusier pour réaliser cette brève étude, jamais réalisée, dont deux plans nous sont parvenus. Ce projet n’est pas motivé par une commande réelle, il s’agit d’une étude théorique qu’il développe comme réflexion sur les villes à l’abandon pour le compte du Comité d’Etudes du Bâtiment, sous la tutelle de son ami François de Pierrefeu et celle d’André Boll. Reclus à Vichy auprès d’un gouvernement duquel il n’obtient rien de concret, Le Corbusier réalise une analyse portant sur trois communes : Vézelay, Asquins et St-Père.
Le Corbusier envisage une réponse urbanistique qui satisfasse les « paysans-citadins revenus à la terre » afin de lutter contre l’abandon des campagnes. Le plan, daté du 22 novembre 1941, représente les infrastructures imaginées par Le Corbusier et vouées à dynamiser la région. On retrouve des aménagements qui lui sont chères : stade, club, centre de jeunesse, etc. Le Corbusier propose également des équipements spécifiques au monde rural : silos, coopératives…Ce plan traduit également une observation poussée et précise des différentes cultures de la région. En véritable exercice de style, Le Corbusier entretient idées et concepts urbanistiques tout en développant une réflexion poussée sur la mutation du monde rural. Les notes d’accompagnement indiquent que la « ville à l’abandon dans des terres abandonnées » doit devenir un « centre de vie dans un paysage prédestiné, visible à l’œil nu, spectacle stimulant, symbolique de renaissance ».