Museum of the 20th Century
Nanterre, France, 1965
© FLC/ADAGP
INFOS PRATIQUES
Projet non réalisé
Au début de l’année 1965, Le Corbusier fut prié par M. André Malraux, ministre chargé des Affaires culturelles, d’élaborer le projet d’un Musée du XXe siècle. L’atelier de la rue de Sèvres s’occupa activement des avant-projets – puis vinrent les vacances d’été – et la fin tragique qui priva la ville de Paris de bénéficier d’une œuvre magistrale du génial architecte.
M. Malraux a chargé bien des artistes d’importants mandats; mais c’est le Musée du XXe siècle qui constitue le programme capital parmi tant d’autres.
M. Malraux, écrivain d’une grande réputation et ministre chargé des Affaires culturelles, ordonna également que la villa Savoye à Poissy près de Paris, construite par Le Corbusier dans les années 1929 à 1931, fût entièrement restaurée. Cette œuvre était en mauvais état et vouée à la démolition. Grâce à l’intervention de M. Malraux elle est sauvée.
Parmi les tâches de la vie artistique de France le Musée du XXe siècle occupe sans nul doute la toute première place. Quantité d’expositions qui devraient être présentées à Paris ne peuvent avoir lieu faute de locaux. Le Grand Palais ne convient pas aux expositions d’art. D’autres musées, par exemple le Musée d’Art moderne, sont entièrement occupés par les collections permanentes.
On pourrait cependant se demander si Nanterre est bien l’endroit pour le Musée du XXe siècle; certes, Nanterre fait partie de l’Université de Paris et pourrait devenir, grâce à ce musée, un centre important.
Le Corbusier lui-même n’était pas passionné pour cette idée et il pensait que l’emplacement devait être examiné à nouveau. La situation aux abords du Grand Palais lui plaisait mieux, mais il n’est pas certain qu’il se soit exprimé en faveur de la disparition de cet édifice ou d’un terrain à proximité, vers la Seine.
Ce qui est certain, c’est que Le Corbusier songeait à un musée posé sur pilotis à dix mètres ou davantage au-dessus du niveau des rues et des places. II pensait même recouvrir la Seine jusqu’au Quai d’Orsay (donc y compris le pont Alexandre III). C’est dans cet axe qu’est placé le Dôme des Invalides.
Après la mort de Le Corbusier, André Wogenscky, architecte, collaborateur de celui-ci pendant de longues années, fut chargé de la suite des études. II est difficile, cependant, d’apprécier dans quelle mesure ce projet reste fidèle aux idées de Le Corbusier, comme les études préliminaires de cet immense ensemble faites par Le Corbusier ont été interrompues à leur début. Aussi a-t-il fallu reprendre tout le problème à la base.
Dans le projet Wogenscky, le centre est formé par le carré du “Musée à Croissance illimitée”, conception que l’on voit apparaître dès 1931 dans plusieurs projets analogues.
Extrait de Le Corbusier, Oeuvre complète, volume 8, 1965-1969