Ilot insalubre n°6
Paris, France, 1936
© FLC/ADAGP
INFOS PRATIQUES
Projet non réalisé
Cet “Ilot N°6” (quartier classé insalubre et destiné à la démolition) devrait être le prétexte du déclenchement des nouvelles entreprises de la ville de Paris. Seules de larges méthodes peuvent être efficaces. Toute entreprise de détail à l’intérieur de la ville doit s’insérer régulièrement dans des prévisions d’ensemble (nécessaires et suffisantes) : plan urbain. Mais ce plan urbain ne peut être juste que s’il est dicté par les conditions régionales, qui sont elles-mêmes fonctions des conditions nationales.On s’aperçoit aujourd’hui que l’Urbanisme ne peut plus demeurer une affaire strictement municipale. Par les voies de terre, de fer, d’eau et d’air, l’urbanisme est la manifestation même de la vie nationale.
L’étude de cet “Ilot N°6” est une démonstration éloquente de l’interdépendance des facteurs évoqués ci-dessus. Elle démontre que la réalisation d’une solution raisonnable, aujourd’hui 1938, impose la rédaction et la mise en vigueur d’un nouveau statut du terrain, de nouvelles règles édilitaires, de nouvelles méthodes d’entreprise (techniques et financières). Une vérité apparaît de plus en plus certaine, à l’occasion d’études d’urbanisation pour diverses villes: c’est que l’équipement des pays en villes et campagnes, au long des quatre routes (terre, fer, air, eau) représente le véritable problème posé à la civilisation machiniste, représente le véritable, le fondamental programme de la production industrielle. Programme immense, marché immense, activité massive faiseuse de richesse et d’abondance, sur une ligne positive, constructive, productive de joies et de bienfaits.
Extrait de Le Corbusier, Oeuvre complète, volume 3, 1934-1938