Urban planning
La Rochelle-La Pallice, France, 1945
© FLC/ADAGP
INFOS PRATIQUES
Projet non réalisé
Les Allemands occupaient encore La Rochelle plusieurs mois après la libération. Ils avaient miné la ville et pensé à la faire sauter. Le Corbusier fut chargé de la reconstruction de la ville de La Rochelle et en complément, de la cité industrielle de la Pallice.
La Rochelle est une magnifique vieille ville gothique et renaissance et classique. La Pallice était un déballage en plein désordre d’industrialisation hâtive à la suite de la guerre de 1914-1918.
Par un vrai miracle, La Rochelle ne sauta pas et demeura intacte. Le problème posé à Le Corbusier est donc d’une autre nature: conserver les valeurs historiques de La Rochelle, sauvegarder son patrimoine artistique et touristique, prévoir toutefois l’élimination des taudis, fixer le sort de sa banlieue actuelle, créer de toute pièce une ville industrielle et la cité de résidence capable d’abriter le personnel des usines.
Des conceptions plus ou moins discutables tendaient à faire de la Pallice un port gigantesque. L’étude a ramené ces suggestions à une échelle raisonnable.
L’essentiel des décisions prises par Le Corbusier, et qu’il a réussi à faire adopter par les sinistrés, le Conseil Municipal, la Préfecture et le Ministère, sont les suivantes: La ville industrielle sera une ville “Verte” (décision qui implique certains aménagements de la propriété privée). La cité de résidence bénéficiera de toutes les techniques modernes. Elle comprendra les trois types admissibles d’habitation :
a) la cité-jardin verticale (grandes unités de 1500 à 2000 habitants, munies de “services communs” à l’intérieur et de “prolongements du logis” à l’extérieur);
b) la cité-jardin horizontale (formée de maisons familiales);
c) répartition proportionnée d’immeubles de capacité moyenne destinés à pouvoir répondre aux incidences éventuelles de l’économie ou de la démographie.
Un problème comme celui-ci est véritablement complexe. Il nécessite une grande clarté de vues dans les principes et une énergie de fer pour les conduire à bon port.
Extrait de Le Corbusier, Oeuvre complète, volume 4, 1938-1946