Immeuble Bastion Kellermann
Paris, France, 1935
© FLC/ADAGP
INFOS PRATIQUES
Projet non réalisé
L’affaire du Bastion Kellermann est la plus magistrale mystification qu’aient pu organiser les forces académiques contre le gouvernement lui-même (le parlement, le ministre, le préfet, le directeur général des Beaux-Arts). (Le détail est conté dans « Quand les cathédrales étaient blanches », chez Plon et Cie). Tout a été voté et préparé pour l’exécution; tout a glissé sur une pelure d’orange préparée par l’administration (à la ville de Paris). La construction de cette « Unité d’habitation » de 4000 habitants constituait l’annexe même de l’Exposition. Elle aurait apporté la preuve, en matière d’habitation que grâce aux techniques modernes et à l’urbanisme moderne, une ère nouvelle commençait dans la vie des villes.
La collaboration totale des CIAM avait été assurée par une décision de CIRPAC à Londres 1935. Et ceci eût été d’un immense intérêt dans une exposition internationale. La manifestation eût comporté la présence de la masse totale de l’édifice, sous forme de ses ossatures à diverses étapes d’achèvement; on eut proposé au public diverses solutions d’ossature: acier ou ciment armé.
Le principe de la façade moderne (lumière, insonorité, température, etc.) aurait été manifesté par une série de propositions diverses (harmonisées toutefois entre elles, dans le cube général du bâtiment). Les solutions multiples de la biologie du logis auraient été soumises: air, température, silence, etc. Le principe des services communs domestiques, parfaitement expliqué. Une démonstration parfaitement achevée du logis, pour Paris, de différentes grandeurs, de différentes qualités, de différentes destinations. Enfin, les CIAM auraient, pour chacun de leur pays et sous l’angle particulier de leurs coutumes, exposé leurs propres solutions locales.
Extrait de Le Corbusier, Oeuvre complète, volume 3, 1934-1938