Maisons Monol
Sans lieu, 1919
© FLC/ADAGP
Extrait de Le Corbusier et Pierre Jeanneret, Œuvre complète, volume 1, 1910-1929
« À la recherche de systèmes de constructions économiques et vouées à l’industrialisation, Le Corbusier expérimente des cellules d’habitation dont le coffrage est formé de plaque d’amianto-ciment de sept millimètres d’épaisseur et d’un mètre de haut dans lequel un matériau de remplissage tout-venant, trouvé sur place est coulé dans du béton. Ces maisons existaient en deux versions, à un ou deux niveaux.
La couverture des toits est composée de tôle ondulée, héritage des toits de l’école paroissiale de la Sagrada Familia d’Antonio Gaudi qui ont influencé Le Corbusier. La voûte ainsi créée est un élément caractéristique de ses maisons en série. La cité ouvrière du Vouldy (1919) ou la cité ouvrière de Grand-Couronne (1920) sont des dérivés de ce projet de construction avec un toit plat.
Le Corbusier confie qu’il s’inspire des Etats-Unis dans l’idée de suppression des murs de clôture afin de gagner en espace, « en clarté et en soleil », les plans permettent de constater l’effet ainsi créé.
L’idée de Maisons en série a une vertu économique et esthétique aux yeux de Le Corbusier dont la volonté est de parvenir à un taylorisme architectural.
Quand on parle de maisons en série, il faut parler de lotissement. L’unité des éléments constructifs est une garantie de beauté. La diversité nécessaire à un ensemble architectural est fournie par le lotissement qui conduit aux grandes ordonnances, aux véritables rythmes de l’architecture. Un village bien loti et construit en série donnerait une impression de calme, d’ordre, de propreté, imposerait fatalement la discipline aux habitants : l’Amérique nous montre l’exemple de la suppression des murs de clôture grâce à cet état d’esprit nouveau créé là-bas du respect de la propriété d’autrui ; les banlieues en recevraient une impression d’espace, car le mur de clôture disparaissant, tout gagne eu soleil et en clarté. »