Centre de réadaptation des jeunes chômeurs
Paris, France, 1938-1940
La commande
Créés en 1938, le Centre Scientifique de la Main d’Œuvre (CSMO) et l’association « Centre d’Étude du Travail » (CET) dirigée par l’ancien sous-secrétaire d’État au Travail Philippe Serre, veulent agrandir leurs locaux situés aux numéros 9 et 11 de la rue Le Bua, à Paris. Ce projet d’aménagement est placé sous le patronage du ministre du Travail, mais aussi du Département de la Seine.
Le projet
L’agrandissement souhaité a pour ambition de faciliter l’accompagnement de jeunes chômeurs dans leur réinsertion en mettant à leur disposition des ateliers d’apprentissage (menuiserie, électricité, ateliers d’éveil au dessin, à la sculpture, à la radiodiffusion), mais aussi des salles d’enseignement ainsi que des logements et une vaste salle de sport.
Le projet est composé de deux bâtiments, organisés autour de plusieurs cours. Le premier bâtiment, le plus grand et le plus haut des deux, semble principalement voué aux habitations et à la vie quotidienne quoique les plans laissent apparaitre de grandes pièces sans affectation particulière. Le second semble lui affecté aux bureaux, aux ateliers ainsi qu’aux sanitaires. Aux différences de hauteur des bâtiments s’accompagnent des différences de toiture (sheds, double pente…).
Ce projet est parfois nommé Maison des Jeunes, ce qui explique l’acronyme MJ que l’on retrouve sur l’un des plans. Dans un courrier adressé à Jose Luis Sert, Le Corbusier l’appelle : « Atelier de Jeunesse de France ».
Durant l’hiver 1939-1940, Le Corbusier confie à Raoul Simon, « peintre en lettres », la réalisation d’une peinture sur un mur pignon. Simon avait déjà réalisé pour Le Corbusier une peinture murale à Vézelay, et celles du Pavillon des Temps Nouveaux en 1937 : « Simon de Vézelay a commencé ici à barbouiller de couleurs furibondes du centre d’adolescents que nous équipons à Ménilmontant » (Lettre de Le Corbusier à sa mère et Albert, 4 janvier 1940).
Le devenir du centre
En 1942, des modifications sont apportées à l’une des cours. Le Centre de réadaptation des jeunes chômeurs est aujourd’hui détruit.