Garage Sensaud de Lavaud
Neuilly-sur-Seine, France, 1925-1926 - Détruit
La commande
Il s’agit d’une commande de Monsieur Dimitri Sensaud de Lavaud, ingénieur et inventeur aéronautique et automobile, à l’origine de nombreux brevets pour le constructeur Citroën.
Le Corbusier est chargé d’élaborer les plans, pour un garage de deux voitures au pied d’un hôtel particulier de facture classique situé au 50 Boulevard Maillot à Neuilly-sur-Seine. Il doit aussi diriger les travaux et choisir les artisans.
Parmi eux, on trouve l’entreprise de béton armé de l’ingénieur-constructeur G. Summer, en charge des travaux de terrassement, qui intervient sur ses principaux projets des années vingt (Villa Lipchitz-Miestchaninoff, Villa Cook, Villa Chrch, Maisons La Roche et Jeanneret, Cité Frugès…).
Le projet
Il n’existe, pour ce projet, que deux plans, dont un seul dispose d’un numéro atelier, mais aucun document photographique. La correspondance échangée entre Le Corbusier et Monsieur Sensaud de Lavaud nous permet toutefois d’attester de la réalisation de ce projet.
La simplicité de l’aménagement explique en partie le nombre réduit de plans. Le Corbusier s’appuie aussi beaucoup pour ce projet sur les propositions adressées par les entrepreneurs et artisans qui travaillent à son service.
La version définitive du garage, qui aura les faveurs de Mme Sensaud de Lavaud à qu’il est destiné, dispose d’une porte coulissante, composée de cinq vantaux (dont un battant) montés sur rails courbes. Il est doté sur son côté extérieur d’un treillage en sapin recouvert de peinture verte appliquée par tamponnage, qui n’est pas sans rappeler celui qui fut utilisé dans le jardin de la Maison La Roche. En son milieu, on trouve la présence d’un œil de bœuf, l’unique source de lumière naturelle. Cet ajout permet à Le Corbusier de créer un habillage élégant qui favorise l’intégration du garage au style et à l’architecture de l’hôtel particulier. Le petit banc, dont l’existence finale n’est pas avérée, devait se trouver adossé à la façade.
Sont aussi prévues des jardinières sur tendeurs obliques afin d’y faire grimper des plantes. Le Corbusier s’attache à apporter un peu de nature dans ce projet.
Le chantier et l’avancée des travaux prennent du retard. Le commanditaire, exaspéré par les délais, écrit le 26 mai 1926 à Le Corbusier qui doit relancer à de nombreuses reprises les artisans.
Le devenir du garage
Si la destruction de ce garage est avérée, la date est à ce jour inconnue.