Maison du Tonkin
Bordeaux, France, 1924
La commande
Le début du XXe siècle marque un tournant pour le logement social : plusieurs lois encadrent désormais sa construction, comme la loi Ribot, votée en 1908. Elle prévoit des mesures financières incitatives pour les sociétés de construction privées à condition de respecter des contraintes architecturales strictes. La surface des pièces est réglementée : une pièce d’habitation doit mesurer au minimum 9m2 et les sanitaires au maximum 1,25m par 0,80 m, tout en étant aérés et éclairés.
En 1923, Le Corbusier et Pierre Jeanneret présentent au Salon d’Automne un projet de maisons conformes à la loi Ribot, dans la continuité des maisons Dom-Ino. Ces maisons serviront de modèles l’année suivante pour une commande de l’industriel Henry Frugès, qui souhaite une maison de ce type dans sa propriété dite du Tonkin, à Bordeaux.
Le projet
La Maison du Tonkin est construite en béton armé, coulé sur place pour les poteaux et les poutres et en béton projeté pour les murs de remplissage, grâce à un canon à ciment Ingersoll-Rand, récemment acquis par Henry Frugès.
Déployée sur deux niveaux, la maison est construite en profondeur, sur deux travées de 4,76m. Le rez-de-chaussée, ouvert, accueille un réduit et une remise, tandis que l’étage supérieur est réservé aux pièces de vie. On y retrouve deux chambres, un séjour et salle à manger, un espace pour la cuisine ainsi qu’une petite salle de bain intégrant le cabinet de toilette.
Le devenir de la Maison
Cette maison servira de modèle expérimental aux maisons de Lège, mais aussi à la Cité Frugès de Pessac. La Maison du Tonkin est détruite en 1975 ; elle était située rue Jean-Descas, à proximité du quai Sainte-Croix à Bordeaux et de l’usine d’Henry Frugès.