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Villa de Madame H. de Mandrot

Le Pradet, France, 1929-1931

« Sa maison est épatante, nouvelle, forte, solide, splendidement incorporée au paysage »
Lettre de Le Corbusier à sa mère et son frère, Toulon, mars 1931

La commande

En 1928, Hélène de Mandrot, artiste et mécène, rencontre Le Corbusier lors du premier congrès des CIAM (Congrès international d’architecture moderne) qu’elle accueille dans son château de La Sarraz en Suisse.

En août 1929, elle demande à Le Corbusier de lui construire une petite maison de vacances. Suite à l’achat d’un terrain sur la commune du Pradet, le contrat entre Hélène de Mandrot et les architectes, Le Corbusier et Pierre Jeanneret, est signé le 9 juillet 1930.

Villa de Mandrot © FLC / ADAGP
Villa de Mandrot © FLC / ADAGP

Le projet

Le projet initial, basé sur celui des Maisons Loucheur, propose de réaliser des cellules préfabriquées en acier. Les contacts pris avec différents industriels de la construction métallique se révélant peu concluants, le projet final change radicalement de direction. Des matériaux traditionnels, comme la pierre, sont utilisés.

La maison repose sur un socle de pierre implanté sur le point le plus haut du terrain. La maison, dessinée en L, se prolonge, à l’ouest, par une paroi pare-vent en béton et une petite maison d’ami. Cet ensemble entoure la terrasse qui permet une vue dégagée sur le paysage.

La façade sud, percée de nombreuses fenêtres, s’ouvre très largement sur cette terrasse.

À l’opposé, la façade nord se compose de deux grandes baies vitrées situées de part et d’autre de la porte d’entrée et de quelques fenêtres qui éclairent le sous-sol. Le reste de cette façade est aveugle.

Dans le prolongement de la porte d’entrée, un escalier descend vers le jardin. Villa contemporaine de la Villa Savoye, le traitement des façades est très différent. Le Corbusier privilégie ici les matériaux locaux (bois, pierre) laissés apparents.

Pendant cette période, d’autres bâtiments sont conçus de la même manière : la Maison de week-end (La Celle-Saint-Cloud), la Villa Le Sextant ou la Maison Errazuriz.

Le Corbusier réutilisera ses recherches lors de la construction des Maisons Jaoul ou de bâtiments en Inde, notamment à Ahmedabad.

La maison, de plain-pied, repose sur un sous-sol qui comprend un atelier d’artiste et le garage.

Elle accueille en son centre, les pièces à vivre (salle à manger, cuisine). La chambre de la propriétaire avec salle de bain adjacente et la bibliothèque se situent dans le petit côté du L.

À l’opposé, se trouve le logement des domestiques. La maison d’ami comprend uniquement une chambre et les sanitaires.

Outre les pierres apparentes, les matériaux utilisés sont le béton armé pour les planchers et la menuiserie métallique pour les fenêtres.

Deux sculptures de Jacques Lipchitz viennent compléter l’ensemble. La première, Nu couché avec guitare (1928), prend place sur la terrasse. La seconde, Le chant des voyelles (1931-1932), installée sur un socle, se situe plus loin dans le jardin.

Villa de Mandrot © FLC / ADAGP

Le devenir de la villa

La construction s’achève en juillet 1931. Malheureusement, des infiltrations d’eau sont rapidement constatées. Plusieurs campagnes de travaux ont lieu entre 1932 et 1936. Elles concernent principalement l’étanchéité, l’enduit des murs extérieurs et la pose de volets roulant.

D’autres travaux seront nécessaires en 1945 pour remettre en état la maison endommagée durant la seconde guerre mondiale.

Madame de Mandrot y vivra jusqu’à sa mort, en décembre 1948. Classée au titre des Monuments Historique le 29 décembre 1987, la villa de Mandrot, aussi appelée Villa l’Artaude, est toujours une propriété privée.

  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP
  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP
  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP
  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP
  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP
  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP
  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP
  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP
  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP
  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP
  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
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  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP
  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP
  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP
  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP
  • Villa de Madame Hélène de Mandrot, Le Pradet
    © FLC/ADAGP